Faut-il privilégier la livraison à domicile, en point relais ou en magasin ?

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Faut-il privilégier la livraison à domicile, en point relais ou en magasin ? La réponse n’est pas si évidente qu’elle n’en a l’air tant la logistique est complexe ! Nous vous expliquons simplement dans cet article l’impact environnemental des différents modèles de livraison, et vous donnons les clés pour choisir l’option la plus respectueuse de l’environnement.

 

Beaucoup d'a priori existent autour de la livraison. Seulement, il est peut-être difficile de le croire mais l’empreinte carbone d’une livraison peut être bien moins importante qu’un achat en magasin. En effet, l’impact environnemental dépend de plusieurs facteurs complexes :

 

Les emballages

Selon DS Smith, industriel du carton, l’intérieur de l'emballage d’un colis est vide à près de la moitié de l’espace disponible. Il s’agit principalement de l’emballage de protection qui pourrait être optimisé pour permettre d'économiser 61 millions de containers par an.

 

Les retours de colis

Bien pratique et gratuit, c’est un service qui génère des allers-retours qui pèsent sur l’impact de la livraison du fait des émissions en carbone que ce transport génère.

 

Les échecs de livraison

Selon le cabinet de conseil SIA Partners, environ 15% des clients seraient absents lorsque le livreur passe à domicile la première fois. Cela implique des déplacements supplémentaires qui alourdissent le bilan carbone de la livraison.

 

Les délais de livraison

Plus le délai de livraison est court, plus il sera mauvais pour l’environnement. 

 

Le type de produits achetés et livrés

La livraison de produits secs à un coût environnemental moindre que la livraison de produits frais qui nécessitent le respect d'une chaîne de froid. Le stockage et le transport des produits frais consomme de l’énergie et aura donc un impact écologique plus important.

 

Le lieu de livraison

A domicile ou en magasin, il est encore difficile de mesurer l’impact de chacun pour pouvoir les comparer sur une même base. Plusieurs paramètres entrent en compte dans l’estimation de l’impact. C’est ce qui fait qu’une livraison peut être à privilégier à l’achat en magasin dans certaines situations, et vice versa.

 

On vous explique comment.

 

L’achat en magasin et le click-and-collect : pas si innocents

La pollution générée par un achat en magasin est souvent sous-estimée. Il ne faut pas oublier que le magasin aussi se fait livrer en marchandises, transportées de chez le producteur jusqu’à l’entrepôt que ce soit en e-commerce ou en circuit classique. On peut ajouter à cela les déplacements des consommateurs vers le magasin physique pour effectuer leurs achats

Enfin, pour son fonctionnement, un magasin consomme aussi des ressources énergétiques : entre chauffage, électricité et construction.

Quand privilégier un achat en magasin ?

  • Lorsque vous vous y rendez en utilisant un moyen de transport durable comme la marche à pieds, le vélo ou les transports en commun, ou s’il est sur votre trajet lorsque vous êtes déjà en voiture ;
  • Lorsque vous souhaitez soutenir les commerçants locaux ;
  • Lorsque vous savez qu’il est très probable que vous retourniez l’article acheté, mieux vaut opter pour le magasin.

 

La livraison : oui, mais en faisant attention à quelques détails pour limiter son impact

 

Quelques conseils pour limiter l’impact de la livraison :

  • Soyez un peu plus patients et prévoyants, n’attendez pas la dernière minute pour faire vos achats et vous faire livrer en express. Avec le bon réflexe écologique d’anticiper, optez pour des délais de livraison raisonnables et faites vous livrer en plusieurs jours ;
  • Pensez à faire des achats groupés pour vous faire livrer un maximum en une fois ;
  • Choisissez de recevoir vos colis en point-relais lorsque l’option est proposée. L’avantage est qu’il y en a sans doute près de chez vous et que vous pouvez facilement vous y rendre à pieds ou à vélo ;
  • Privilégiez les entreprises qui agissent pour limiter l’impact environnemental de leur livraison : optant pour la réduction des emballages et proposant des modes de transport plus verts moins émetteurs de carbone.

 

Ce qu’il faut éviter :

 

La livraison gratuite : à quel prix ?

Vous êtes certainement tombé dans le panneau, et on ne vous blâme pas ! En tant que consommateur, il est difficile de résister à une offre aussi alléchante. Atout concurrentiel défendu par les enseignes du e-commerce, la livraison gratuite est devenue une norme incontournable pour les marques qui souhaitent survivre sur le marché.

Seulement, la livraison est un service complexe, et il n’est certainement pas gratuit. Comme tout service, il a un coût, un prix et mérite d’être rémunéré. 

Au bout du compte, quelqu’un en assume forcément la charge : si ce n’est pas la marque, le distributeur ou le client, c’est le livreur qui voit son salaire réduit. Pas très éthique tout ça !

De plus, le terme de livraison “gratuite” est une fourberie puisque c’est un service qui engage une charge incompressible : les frais de port.

Il n’y a donc rien de gratuit là-dedans !  Et d’ailleurs, il serait plus juste et transparent de la part des marques d’indiquer “frais de port offerts” plutôt que “livraison gratuite”.

Si l’empreinte carbone de ce type de livraison n’est pas bien changée, il reste que sur le plan éthique il n’est pas juste. Alors que les grandes entreprises peuvent se permettre de réduire leurs marges se reposant sur les revenus d’autres activités, les petites marques se trouvent défavorisées face à une concurrence qui peut leur coûter 1/4 de leur chiffre d’affaires annuel.

 

La livraison express : dernière de la classe

Sans doute la plus nocive pour l’environnement, elle est très décriée. L’essor du e-commerce impose le diktat de la livraison en temps record souvent sous 24h et à domicile. Le mode de livraison express est un non sens écologique. Privilégiant la rapidité à l’optimisation, faible taux de remplissage, utilisation d’avions même en interne

 

Un commerce responsable ne se résume pas à vendre des produits responsables. Cela implique aussi des efforts pour réduire l’impact écologique sur l’ensemble de la chaîne de valeur, dont la livraison représente une part importante.

Si les entreprises se trouvent contraintes par la forte concurrence à proposer des délais toujours plus courts et efficaces, elles sont aussi soumises à la réalité que “le client est roi”. C’est aussi ce qui motivera plus de transparence et d’engagement concret pour la réduction de l’impact écologique du e-commerce et la proposition de solutions plus durables.

 

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